Auteur : Mouvpass
Pour comprendre les origines du yoga, revenons aux usages de Gautama Shakyamuni, mieux connu sous le nom de Bouddha (épithète qui signifie celui qui est éveillé et conscient). 6 siècles avant JC, il semblerait que le chef spirituel s’adonnait à quelque chose qui s’apparente davantage à une forme de réflexion/méditation philosophique qu’à une série de « chien tête en bas » (grand classique du yoga moderne pour les néophytes). Par ailleurs, le Bouddha ne connaissait pas le sanskrit et n’était pas brahmane (membre de la caste sacerdotale, première des grandes castes traditionnelles de l'Inde) et n’aurait donc pas pu puiser son savoir dans les upanishad (textes philosophiques qui forment la base théorique de la religion hindoue).
D’après Elisabeth De Michelis, auteure de A History of Modern Yoga. Patanjali and Western Esotericism, ce que l’on peut affirmer avec certitude, c’est que cette pratique consistait à résoudre le problème philosophique, éthique et moral suivant : comment mettre fin à la souffrance ? Par souffrance, il ne faut pas simplement comprendre peine physique ou psychologique, mais bien ce manque à être, propre de la condition humaine que le yoga originel tente d’apaiser. L’essence du yoga, c’est donc avant tout, la fin de l’expérience humaine, dans et à travers le corps. Pour paraphraser Michel Angot, chercheur indépendant associé du Centre d'Études de l'Inde et de l'Asie du Sud (CEIAS), c’est un « suicide du corps au profit de l’esprit ».
Bien loin des corps jeunes, parfaits et en bonne santé recherchés par ses adeptes, le yoga pré-brahmaniques se voulait ennemies du corps, responsable de tous nos maux et des désires qui lui sont associés.
Il existe plusieurs façons (plus ou moins radicales…) de mettre fin à la douleur corporelle. Le faire sans tuer l’âme est un art.
L’art du yoga (véritable)?